Vincent SCOTTO DI VETTIMO
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Originaires de Procida, Luigi SCOTTO DI VETTIMO et sa femme Annunziata COSTAGLIOLA, mes grands-parents paternels, sont arrivés à Marseille au début du siècle dernier. Les parents de ma mère, qui est née en France, s'appelaient SCOTTI et étaient originaires de Ponza, île perdue en mer à quelque 100 km à l'ouest de Naples. Pourquoi n'ont-ils pas continué vers l'Amérique comme tant d'autres immigrés italiens ? Sans doute parce qu'ils étaient surtout des pêcheurs et des marins et qu'ils ont trouvé du travail sur place.

Père docker à Marseille, grand-père navigateur, oncles et cousins pêcheurs, j'ai grandi dans le quartier du Panier, et suis sans doute le premier d'une longue lignée à ne pas avoir choisi la voie maritime... Mon enfance marseillaise dans les vieux quartiers du Vieux Port s'est écoulée en grande partie durant l'occupation allemande.

Ces ruelles où cohabitaient essentiellement des Corses et des Italiens ressemblaient beaucoup, en plus indigent, aux "Petite Italie", îlots ethniques des grandes villes des Etats-Unis. On y fait "colonie", sans toujours prendre la peine d'apprendre la langue du pays d'accueil. C'était un peu le cas de mes grands-parents, ce qui m'a valu d'apprendre le napolitain dès que j'ai su courir à quatre pattes.

La précarité était souvent le lot quotidien de ces premières générations. Le folklore de ces ruelles avec le linge tendu aux fenêtres, le marché de la place de Lenche, le chant des poissonnières et autres personnages hauts en couleur ne doivent pas faire oublier que pour les jeunes de la "deuxièmes génération" le salut consistait à en sortir et à aller voir plus loin...

La guerre nous en a sortis, par la force des choses. C'est à la suite du bombardement meurtrier du 27 mai 1944 qu'un dernier convoi a évacué de Marseille, début juin, un maximum de femmes et enfants. Ma mère, ma sœur Louise et moi avons quitté en hâte notre 40 m² avec valises et balluchons. Quelques jours plus tard un train nous déposait au cœur de la Lozère, pays de grands espaces et, sans qu'on s'en doute encore, départ d'une nouvelle vie.

Plus tard, ma carrière dans l'Armée de l'Air, avec ses nombreuses mutations, ne m'a pas permis de garder un contact régulier avec mes proches restés à Marseille, et moins encore de me pencher sur les origines de ma famille. C'est grâce à La Grande Famille de Procida & Ischia que j'ai découvert Procida il y a 3 ans.

 

Mon livre, le Voyage en Lozère, se veut surtout un hommage à ma mère, une jeune femme courageuse et joyeuse malgré tout. Dans les tribulations du Marseille d'avant la Libération, beaucoup se reconnaitront. Mais pour ma mère, déjà malmenée par la vie, elle eut à faire face à des situations si affligeantes qu'elles auraient découragé tout autre femme qu'elle.

Commande chez l'éditeur www.editions-lacour.com


© La Grande Famille de Procida & Ischia [ www.procida-family.com | www.ischia-family.com ]